Quelle alimentation pour mon bébé hémophile ?

L’hémophilie, sans conséquences sur l’alimentation de bébé

L’hémophilie est une maladie génétique rare du sang, due à un déficit en facteur VIII ou en facteur IX, les deux principaux facteurs de coagulation. L’altération de l’une ou l’autre de ces protéines entraîne un défaut de coagulation du sang, qui se manifeste par des saignements plus ou moins sévères suivant l’importance du déficit. Donner naissance à un bébé hémophile, même si l’on s’y attend et que l’on s’y est préparé, a de quoi déstabiliser n’importe quel parent. Très rapidement, la question de l’alimentation de son enfant peut se poser : son hémophilie nécessite-t-elle certaines précautions alimentaires ? Quels sont les aliments conseillés et ceux pour lesquels il existe un risque ?

En réalité, nourrir un bébé hémophile n’est pas plus compliqué que nourrir un bébé qui n’a pas de trouble de l’hémostase. L’alimentation n’a aucune incidence sur l’hémophilie, ni dans un sens ni dans l’autre : il n’existe aucun aliment capable de guérir ou d’améliorer les symptômes de la maladie, pas plus qu’il n’existe d’aliment susceptible de les aggraver. Voici les étapes clés de l’alimentation de votre bébé hémophile lors de ses premières années.

La diversification alimentaire, entre 4 et 6 mois¹

Chez un bébé, qu’il soit hémophile ou non, une alimentation équilibrée correspond à une nourriture exclusivement à base de lait jusqu’à ce qu’il ait 4 mois, suivie de l’introduction progressive d’aliments solides. Le lait constitue donc la seule et unique source de son alimentation pendant les premiers mois de sa vie. Sachez que la nature du lait – lait maternel si vous allaitez, lait infantile si vous lui donnez le biberon – n’a pas d’incidence sur l’hémophilie.

Le début de l’introduction d’aliments solides doit se faire pendant une période bien précise, entre l’âge de 4 et 6 mois. Avant, cela pourrait favoriser les allergies alimentaires, après, les besoins nutritionnels nécessaires au bon développement de l’enfant ne seraient pas suffisamment couverts par le lait¹. La diversification alimentaire se poursuit progressivement jusqu’à l’âge de 1 ou 2 ans, âge auquel votre enfant pourra commencer à partager les repas de la famille, avec toutefois des adaptations notamment en termes de quantités.

Quel lait selon l’âge de son bébé ?

Jusqu’aux 4 mois de votre bébé, le lait reste son seul aliment². S’il s’agit de lait infantile, vous devez choisir du lait 1^er âge, parfaitement adapté à ses besoins nutritionnels. Dès qu’il commence à manger un repas par jour sans lait, vous pouvez passer au lait 2^ème âge. Il est recommandé de poursuivre une alimentation à base de lait au moins jusqu’à ce que votre enfant ait 1 an voire au-delà. Entre 1 an et 3 ans, des laits de croissance peuvent prendre le relai : enrichis en fer, ils couvrent parfaitement les besoins alimentaires de l’enfant. Chez un bébé hémophile, maintenir des apports lactés jusqu’aux 3 ans de l’enfant, en choisissant à chaque étape des laits adaptés, peut s’avérer particulièrement bénéfique pour prévenir une anémie par carence en fer. Pour ces mêmes raisons, il est déconseillé de lui donner du lait de vache, trop riche en protéines et dont la teneur en fer et en acides gras essentiels est insuffisante.

Sachez que les autres laits (brebis, chèvre, etc. ainsi que les préparations à base de végétaux – soja, amandes) ne sont pas du tout adaptés à l’alimentation d’un bébé et qu’en induisant des carences nutritionnelles, ils peuvent même s’avérer dangereux².

L’introduction des aliments solides

L’introduction des fruits et des légumes

La diversification alimentaire débute généralement par l’introduction des fruits et légumes, à l’âge de 4 mois¹.

Les spécialistes recommandent de choisir des légumes bien tolérés par l’estomac de bébé, tels que les haricots verts, les épinards, les courgettes sans peau et sans pépins, les carottes… En revanche, mieux vaut éviter les légumes riches en fibres, difficiles à digérer. Il suffit de les cuire à l’eau ou à la vapeur avant de les mixer en une fine purée. L’ajout de sel n’est ni nécessaire, ni conseillé.

Les fruits peuvent être proposés crus s’ils sont très mûrs, ou cuits, là encore mixés en fine compote.

L’introduction de la viande, du poisson et des œufs

L’introduction de la viande, du poisson et des œufs dans l’alimentation de bébé intervient généralement au moins deux mois après celle des fruits et légumes¹. Chez un bébé hémophile, ces protéines représentent une source de fer particulièrement intéressante pour prévenir une anémie par carence en fer. La dose recommandée est de 10 g de viande ou de poisson (l’équivalent de deux cuillères à café), ou ¼ d’œuf dur, une fois par jour.

Vous pouvez vous simplifier la vie en proposant à votre bébé des petits pots pour nourrissons : s’ils vous paraissent moins appétissants, sachez qu’ils répondent à des normes très strictes en matière de sécurité alimentaire et sont parfaitement adaptés aux besoins des tout-petits¹.

L’introduction des glucides

Les pommes de terre peuvent entrer au menu de bébé dès l’âge de 6 mois, mélangées à des purées, à des soupes de légumes, ou simplement cuites à la vapeur¹. Pâtes, riz, biscuits, et semoule de blé seront introduits vers les 7 mois de l’enfant. Mieux vaut en effet éviter d’introduire le gluten avant¹.

Enfin, en grandissant, comme pour tout un chacun, pour rester en bonne santé, votre enfant hémophile doit manger équilibré. Veillez également à éviter qu’il soit en surpoids ou obèse pour ménager ses articulations.