Quelles activités physiques conseiller à son enfant hémophile ?
Les bénéfices de l’activité physique chez l’enfant hémophile
La pratique d’une activité physique participe à la préservation du capital musculaire et articulaire. Elle est donc particulièrement recommandée aux personnes atteintes d’un trouble de la coagulation, susceptibles de souffrir de saignements au niveau de leurs muscles et de leurs articulations. Faire du sport prévient par ailleurs le surpoids, ce qui préserve les articulations, et réduit la fatigue qui peut être associée à l’hémophilie1.
Les bénéfices du sport ne sont pas seulement d’ordre physique, ils sont aussi d’ordre psychologique : détente, confiance en soi, interactions sociales sont autant de bienfaits associés à la pratique d’une activité physique. Chez un enfant hémophile, qui doit composer au quotidien avec les contraintes de sa maladie, découvrir les capacités de son corps peut être particulièrement important.
Comment choisir une activité pour son enfant hémophile ?
En plus des questions habituelles que vous devez vous poser lors du choix d’un sport pour un enfant : quels sports l’intéressent ? L’encadrement est-il à la hauteur de mes attentes ? A-t-il des amis qui pratiquent déjà cette activité ? L’hémophilie de votre enfant vous amène à vous en poser d’autres, en lien avec ce trouble de la coagulation2 :
- Un enfant atteint d’hémophilie légère peut-il pratiquer les sports contre-indiqués pour les hémophilies sévères ?
- Souffre-t-il d’une articulation en particulier ?
- Aura-t-il besoin d’un traitement par facteur de coagulation avant de pratiquer ce sport ?
Vous pouvez vous renseigner auprès du Centre de traitement de l’Hémophilie (CTH) qui suit votre enfant pour vous faire conseiller.
Hémophilie : les sports conseillés, déconseillés
La Fédération mondiale de l’hémophilie a élaboré une liste des activités les plus recommandées et, à l’inverse, des sports les plus dangereux. Sans grande surprise, les sports sans contacts sont à privilégier, tandis que les sports où les chocs sont fréquents doivent être évités3. L’Association Française des Hémophiles 1 a repris ces recommandations et classé les sports/activités en trois catégories, selon les risques qui y sont associés :
- Les sports et activités physiques accessibles à tous les enfants hémophiles : vélo, frisbee, golf, randonnée pédestre, voile, natation, taï-chi et marche.
- Les sports dont les bénéfices surpassent les risques mais qui nécessitent une évaluation au cas par cas, selon les capacités et le degré de sévérité de l’hémophilie de chaque enfant : basket-ball, gymnastique, aviron, course à pieds, ski de fond, tennis, athlétisme, volley-ball. D’autres sports appartiennent à cette catégorie mais nécessitent le port d’un équipement de protection adapté (casque, genouillères, coudières…) : base-ball, patin à glace, escalade, patin à roulettes, skateboard, ski alpin, snowboard, ski nautique.
- Les sports et activités physiques dangereux, fortement déconseillés aux personnes hémophiles : boxe, plongeon de compétition, football, hockey, karaté, rugby, trampoline, lutte.
De son côté, la National Hemophilia Foundation 4 a attribué à chaque sport ou activité physique un score de risque (de 1 à 3), qu’elle présente dans un tableau très détaillé qui porte sur environ 80 sports/activités.
Le sport, l’école et l’hémophilie
L’activité physique tient une place importante dans la scolarité d’un enfant. Son hémophilie ne doit pas empêcher le vôtre de participer aux cours d’éducation physique dispensés à l’école.
Comme d’autres membres du personnel scolaire, les éducateurs sportifs peuvent cependant éprouver une certaine appréhension à s’occuper d’un élève hémophile5. Bien souvent, cette crainte est surtout liée à une méconnaissance de cette maladie du sang. Vous avez donc tout intérêt à rencontrer son professeur d’éducation physique et à lui expliquer les mesures immédiates à prendre si votre enfant fait une chute ou s’il reçoit un coup : il doit s’assurer que votre enfant cesse toute activité physique et vous prévenir sans tarder.
Il est également souhaitable de voir avec lui les activités, sports et jeux qu’il envisage de proposer au cours de l’année scolaire afin de vous assurer qu’ils sont compatibles avec le trouble de la coagulation de votre enfant. A vous de lui préciser les sports qui lui sont interdits, après vous être renseigné auprès de son CTH. Pour certaines activités, votre enfant devra porter un équipement de protection adapté pour y participer. Parfois, un aménagement sera nécessaire, mais gardez en tête qu’il est important pour votre enfant qu’il ne se sente pas exclu en raison de son hémophilie et qu’il participe au maximum aux activités proposées dans son école.